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La terre n'existe pas
Livre à paraître au printemps 2026 chez Palaisbooks En mêlant des photographies issues des archives nationales du monde du travail, des prises de vue réalisées dans des exploitations minières en France, en Italie et en Terre de Feu, ainsi qu’un travail de superpositions en studio, le projet de Sarah Ritter explore le lien tellurique entre l’humain et la matière, entre les gestes de l’extraction et ceux de la représentation. Ces images, à la fois documentaires et réinventées, interrogent des espaces où le sol devient mémoire et projection. À travers les strates d’archives, les paysages industriels et les jeux d’ombres et de lumières en studio, le travail propose une lecture ambigüe et fragmentée du monde souterrain. À la fois archaïques et contemporaines, les formes, les textures et les lumières composent une expérience visuelle qui invite le spectateur à se perdre dans les profondeurs – à la rencontre de ce qui nous soutient et nous échappe tout à la fois. "L’oeuvre de Sarah Ritter avance sur les grandes questions écosophiques depuis plusieurs années. Comment représenter la matière, l’espace, notre relation à un monde à l’ère de l’anthropocène ? Vastes questions que l’artiste appréhende dans un dialogue entre l’iconographie scientifique et l’expérimentation artistique. Sur site comme en studio elle cherche à repeupler notre imaginaire traditionnel des éléments. Dans cet ouvrage c’est l’élément terre qui est mis en jeu : dans une approche critique et onirique de l’extractivisme, l’artiste ré-imagine la mine comme un berceau tout autant que comme un néant. Son travail participe d’une profonde question qui intéresse les sciences humaines sous le terme de « tournant spectral » (spectral turn), à savoir comment se manifestent des entités alors que nous ne les percevons pas concrètement. Ici, par le travail du studio, l’expérimentation et l’archive, c’est la terre et la Terre qui se conjuguent sous forme de revenances. Il s’agira donc d’analyser sur un mode critique et poétique ce que « La Terre n’existe pas » nous dit de cette « inexistence » ou plutôt de ces nouvelles manière de se manifester de la terre/Terre. Ce travail contribue ainsi à un nouvel imaginaire des éléments où les humains (les travailleurs notamment) sont eux-même les fantômes d’un temps épuisé du capitalisme tardif." Michel Poivert |














